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LE DENTIFRICE EST EN KOLERE
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27 mai 2008

Je brise les tabous.

Il n'y a pas de Webcomics français. C'est comme ça. De même qu'il n'y a pas de cinéma français.

On a le marché qu'on mérite. Bon, ok, pour le cinéma (et les séries télés...), y'a des producteurs, des chaines de télé, des types en haut de formes avec des sacs à patate imprimés de dollars qui ont une tendance maladive à freiner la création et à l'orienter sur deux uniques genres : la peinture sociale, et la peinture historique sociale (c'est la même, avec des chapeaux rigolos).
Les initiatives de français exilés ne comptent pas (OH OUI ALIEN 4 IS SO FRENCH I SHIT BAGUETTE), et tout Dentifreak de bonne foi reconnaitre que les initiatives du genre Kaamelott (peinture sociale non historique mais avec des armures rigolotes et des insultes qui sonnent de manière cocasse) ou section série de Canal + sont horriblement marginales face à des trucs qui sentent bon soit l'herbe fraîchement broutée (téléfilm france 2 lundi soir à base de on vivait mieux dans les champs/avant) soit qui sentent mauvais le bitume (vieux paradigme français : ville=gris laid atroce, campagne=liberté simplicité joie).
Donc, disons que les créateurs sont bridés dans le cinéma. Disons ça.

Mais pour la BD en ligne, y'a aucune pression, non ? Personne qui pousse derrière avec ses grandes dents pour dire "Si tu mets pas quelques tranches de vie quotidienne, tu vas effrayer la ménagère".
Pourtant, l'immense affreuse majorité des BD publiées sur le web français tient en trois mots qui pèsent lourd : TRANCHE DE VIE.
Alors, oui, parfois, c'est de la tranche de vie follement romancée (Maliki, Frantico, Monsieur I...) mais c'est pas parce que je mets un abat jour sur la tête de ma grand-maman qu'elle va devenir un lampadaire. C'est comme ça, à longueur interminable de pages interminables (parfois nulles, parfois géniales), les auteurs français ont CHOISI de raconter des tranches de vies. Une bonne tranche de j'ai été au concert de machin pour papa, une bonne tranche de j'ai rencontré machin qui dessine truc pour maman, le tout saupoudré de vagues considérations pro hitler ou anti sarkozy selon la tendance politique du bloggueur*.
Un peu de vie sexuelle our boucher les trous, aussi. Très important, ça, parce que ça augmente la taille de l'e-penis du bloggeur, et c'est important, l'e-penis, pour un bloggeur BD.
Oui parce que vous comprenez, s'ils dépassent les 14 000 ip différentes par jour, c'est des futurs stars de la BD en bel album cartonné qui sent la colle qui shoote. A eux la collection Shampoing, Parapluie Pilote ou je sais pas quoi.
Donc, au final, aucun bloggeur majeur (désolé, Phiip, mais Lapin c'est quand même ultra underground, dans le concept comme dans les faits...**) n'a décidé de "raconter des histoires". Et c'est CHIANT, putain, c'est CHIANT !

Quoi ? Oui, c'est tout.
J'allais quand même pas faire un article de fond là-dessus ! Toute analyse supperflue ne serait composée que d'insultes du type "vous êtes des pleutres", et personne ne veut en arriver là.

* Il n'y a pas de blog BD Sarkozyste, ou de droite en générale. Le seul dessinateur de droite connu était jacques faizant, et il n'a étrangement jamais tenu de blog. Il y a bien ce mec ringard des 4 vérités, mais a ce compte là moi je suis Picasso fusionné avec Dali. donc, aucune tendance entre le nazisme et le socialisme sur l'échiquier politique des webcomics français.
** Oui hein, in B4 Lapin.org et autres "La Mouette" (lololol webcomic 2001, fabuloso Prophet Show !!!), entre le fait qu'il y ait énormément de traductions et le fait que ces sympathiques créations soient un peu "écrasées" par le poids des grandes stars du blogging...

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Commentaires
I
Raah ! Je me rends compte que j'ai discuté ici à perte de vue sans percuter que The Unspeakable Vault of Doom est l'œuvre d'un Français...
D
PS: et puis, plains-toi, y'a encore moins de webcomics belges :P
D
Il ne faut pas perdre de vue l'importance du support technique dans ce développement. Une plateforme de blog, c'est avant tout fait pour publier des billets qui n'entretiennent pas forcément une relation de continuité. La navigation à rebours n'est pas toujours des plus aisées (un calendrier pour naviguer dans une bd?), etc.<br /> <br /> Dans ces conditions, le blog n'est pas le meilleur support pour publier une fiction longue conçues selon un modèle traditionnel. Quel auteur en voudrait alors pour cet usage ? Cependant, le blog-fiction n'est pas une utopie, mais il demande de réinvestir l'outil, de penser la fiction pour lui.<br /> <br /> Les "tranches de vies" se prêtant beaucoup mieux au support tel qu'il est (un blog est un journal, non ?) il me semble normal que ce soient elles qui se soient développées le plus et le plus rapidement, que ce soient elles qui occupent le devant de la scène. Mais il ne faut pas s'inquiéter trop: d'autres formes de récits émergeront peu à peu. Il faut être patient, ou tenter de faire bouger les choses :)
K
Il y a quand même une nuance importante entre prendre un cadre qu'on connaît pour y placer une histoire ou des gags, et raconter sa vie - sans quoi Gaston Lagaffe serait une autobiographie. <br /> La plupart des webcomics américains appartenant aux grandes tendances gamer comics et high school / college comics sont plutôt dans la première catégorie : le contexte est familier et certaines expériences partagées, mais ça reste de la fiction et/ou un prétexte à blagues.<br /> Alors certes, toute oeuvre de fiction parle forcément un peu de son auteur, mais il y a quand même un pas dans l'autobiographie entre les Confessions de Rousseau et Plus belle la vie (au milieu, on peut trouver entre autres Dilbert, PhD Comics, et toutes ces choses qui s'inspirent du vécu pour alimenter leurs gags).<br /> <br /> En plus une proportion importante des webcomics très connus n'appartiennent à aucun des deux genres (Sluggy Freelance, The Order of the Stick, the Perry Bible Fellowship), et une proportion encore plus massive des moins connus (je lis une vingtaine de webcomics, dont trois tranches de vie). Je doute aussi qu'on puisse qualifier Megatokyo d'autobiographie, même très, très romancée.<br /> En fait, dans l'univers anglophone (américain, anglais et autres) les comportements face à l'autobiographie sont à l'inverse des notres : les comics où l'auteur s'inclut ouvertement dans sa propre oeuvre sont fortement minoritaires, et il s'insère en général dans une histoire fictive plutôt que de romancer sa propre vie. <br /> Et par ailleurs l'univers anglophone croule sous les fictions de SF, HF, polar et tous les genres et non-genres qu'on peut souhaiter. <br /> <br /> A mon avis c'est juste une question d'histoire du développement du webcomic et du blog-BD : il se trouve que les premières BD sur le net à avoir eu du succès ont été des fictions pour les anglophones, et des blogs pour les francophones. Le mimétisme a fait le reste.<br /> C'est en tout cas dommage pour ceux comme moi qui ont du mal avec les problèmes de tampax.<br /> <br /> Voilà, c'était mon pamphlet du mois :p
I
Et le comic strip est un genre américain. CQFD.
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