L'homme avec des seins et ses deux claymores à main nues.

D&D a imprimé dans les esprits quelque chose qui a fait énormément de mal à la Fantasy : l'idée (destinée à appater les femmes autour des tables de jeu de rôle*) que dans la fantasy, une femme était exactement non pas l'égal, mais exactement LA MEME CHOSE qu'un homme.
Si, si, regardez bien la fiche de création de perso de Baldur's Gate : Les hommes et les femmes ont exactement les mêmes rôles et les mêmes compétences sociales et physique que les hommes. Une facilité qui permet de créer un des deux grands clichés sur le personnage féminin de fantasy : L'HOMME AVEC DES SEINS.**

Je comprend qu'un auteur veuille avoir des combattantes dans sa chouette équipe de sauveurs du monde. Qu'est-ce qu'on s'ennuirait sinon, ça finirait par ressembler à Tolkien, c'est à dire pénible. ceci dit, il est un peu agaçant que les personnages de femmes fortes ne soient au final trop souvent que des mecs avec un vagin au lieu du pénis. Des créatures avec une force de mec, une sexualité de mec, des tenues de mec, et un statut social de mec. Et au final, le personnage s'appellerait Grütondor au lieu de Shanana, on verrait pas trop la différence.
Certes, ça demande un peu plus de travail de charactérisation à la base, mais il faut bien se fourrer dans la tête qu'un homme est différent d'une femme. Déjà parce qu'un homme a morphologiquement plus de chance d'être plus fort. Oui, désolé pour les féministes les plus obtuse, mais bon a carrure égale, un athlète masculin court plus vite qu'une femme tout aussi entraînée. De même, la femme balaise moyenne ne pourra pas se ballader en armure de plate complète juste parce que c'est supposé être la bourrine du groupe.
Le fait est que dans toute société, le rôle de l'homme et de la femme est différent. Nos sociétés ont, et c'est un bonheur, et pourvu que ça dure, pour objectif de donner les mêmes droits et devoirs aux femmes. ceci dit :
1) Force est de constater que même chez nous, et même en Scandinavie, tiens, une femme et un homme sont physiquement et sociologiquement différents.
2) Dans la plupart des sociétés, surtout les sociétés médiévales, le rôle de la femme n'est jamais le même que celui de l'homme. Une femme se comportant comme un homme est donc à divers degré (selon la normalisation ou pas de cette société) une anomalie.

Pourtant, comme nous l'avons déjà mentionné plus haut, que le Père Porcher nous épargne les groupes de héros monosexuels !
Donc, quand vous concevez une combattante pour votre histoire, ne vous contentez jamais de lui coller une grosse épée, une armure fendue à mi cuisse et de proclamer qu'elle est aussi forte qu'un homme parce que c'est une femme libre.
Réfléchissez au statut de la femme dans la société décrite. réfléchissez à la morphologie de votre personnage : peut-elle porter 40kg de matériel ? Peut-elle manipuler une arme de plus de x kilos ? Si elle couche, peut-elle tomber enceinte ? Est-ce vraiment sans risque que de la faire dormir dans la tente des 4 mecs du groupe ?
Pensez aussi psychologie. Une femme ne pense pas toujours comme un homme. Que vous soyez l'un ou l'autre vous avez du vous en rendre compte dans la vie de tous les jours. Surtout si vous êtes un mec, ne vous contenez pas de placer les mots de charretier qu'auraient pu prononcer votre pote de beuvrie. Pensez à ce que vous savez des femmes, et même, documentez vous au besoin sur le sujet.

Avec un peu de chance, du coup, on se souviendra de votre personnage dans la mesure où il sera réussi.

hahaha c'est fou je m'en lasserais jamais !

* C'est malin, maintenant le dernier lieu ou s'exercait le pouvoir masculin est devenu affreusement mixte. Et en plus ils aiment ça, les bougres !
** Le second cliché, que je qualifierais de "Fleuriste Guérisseuse" fera l'objet d'un autre article.

Comments

[fre[u]d]

c'est pour des raisons similaires que j'interdis à mes joueurs hommes de jouer des femmes et vice-versa. ça évite les personnages caricaturaux, forcément trop ou pas assez. (Entre la barbaresse avec deux claymores et la fleuriste guérisseuse comme tu dis il y a une marge ^^)

[Sand]

Entendu parler de sexo-politique ?
De théorie queer ?

OK pour les différences physiques, mais même si à niveau d'entrainement égal, un homme courra plus vite qu'une femme, je mets au défi les bonzommes "normaux" de rattraper Christine Aaron !

Quant aux différences de fontionnement psychique, il devient de plus en plus patent que c'est entièrement culturel. Ca, personne ne veut l'entendre, surtout pas l'establishment psy, mais les humains ne sont pas aussi binaires que la société occidentale.

Cependant, je suis bien d'accord que quand on écrit, on doit respecter les règles de l'univers qu'on a créé, et s'il est médiéval-occidental, la place (et non le rôle) des femmes doit s'en ressentir.

[Zali L. Falcam]

Non, pas du tout.
je sous entend qu'unne femme qui dit un gros mot ce n'est pas VU de la même manière.

[Nicky]

Mui en effet un coup de gueule un poil simpliste quand même.
Laisse les écrivains pas doués faire ce qu'ils veulent.
Parfois, un femme bien masculinisé ça peut être génial d'ailleurs (vazy Ripley ! Bute-les tous !).

Par contre, si les femmes et les hommes pensent différemment (?), il n'en reste pas moins que l'on n'est toujours pas vraiment sûr si la différence n'est pas totalement culturelle.

Et j'ai été choqué par ton histoire de gros mots qu'il faut pas placer : tu entends qu'une femme est moins vulgaire qu'un homme ? o_O

[Irène]

Bouuuhh, tu ne voudrais pas que les écrivains *travaillent*, en plus ? Qu'ils se documentent ? Qu'ils inventent des univers cohérents ? Des personnages crédibles ? Qu'ils se demandent "est-ce que Untel peut faire ça et si oui comment il l'a appris ?" avant de narrer ses exploits ?

(Mine de rien, le JdR m'a beaucoup servi. Surtout une longue campagne débutée au niveau zéro, avec un MD pointilleux qui, lorsque tu commençait à dire "je traverse la rivière à la nage" ou "je déchiffre l'inscription mystérieuse" te demandait si le perso savait nager, s'il savait lire, etc. Même quand on écrit de la fantasy, il n'est pas permis à l'auteur de sortir un lapin de son chapeau, sauf s'il l'y a placé au préalable.)