So i heard u liek Michael Jacksun
Depuis hier, trois personnes
sans aucun lien les unes avec les autres m'ont demandé ce
que je pensais de la mort de l'autre cinglé. Sur les trois,
deux ont eu une réaction outrée et/ou gênée
quand j'ai dit que je n'en pensais rien.
Ca
m'a mis assez mal à l'aise de devoir expliquer cet état
de fait. Mais, si on oublie la fanbase
de Wacko Jacko, je veux dire, si on met à part le fait qu'il
était vénéré
par des cons, on ne peut pas dire que c'était la star la
plus énervante du lot. D'accord, c'était un pédophile
complètement fou à lier. Bon, mais jusqu'à sa
mort, on va dire que ses tubes n'étaient pas omniprésents
sur les ondes, il ne jouait quasiment dans aucun film et ne demandait
pas la nationalité belge pour fuir le fisc à la une des
grands journaux français. Ce n'était pas un ami de
Sarkozy qui expliquait pourquoi l'UMP
représente la gauche réelle, ou ce genre de trucs. Il
était extrêmement rare que je sois médiatiquement
confronté à ce chanteur et, n'ayant pas dans mon
entourage immédiat de Jacksonfag, je me suis retrouvé
impliqué, ces vingt-quatre dernières années,
dans un nombre extrêmement faible de discussions impliquant
Michael Jackson (j'ai bien eu une ex qui défendait totalement
ses pires excès, genre agiter
son fils au dessus d'un balcon, mais la discussion avait
rapidement embrayé sur d'autres sujets quand j'avais dit
"cool, quand on aura des gamins je ferais pareil, j'espère
qu'on habitera au dernier étage", mais à part ça,
pas grand chose).
Le fait est que donc, il est mort, et que
tout ce que ça change pour moi, c'est qu'à moins
d'éviter Internet, la télé, la radio et les
journaux pendant une ou deux semaines, je vais entendre parler de
Michael Jackson plein de fois pendant un très court laps de
temps, puis ne quasiment plus jamais en entendre parler jusqu'à
ce qu'un biopic sorte pour retracer la route qui va de l'Afro à
l'Affreux.
Tl ; pl : Michael Jackson n'a eu d'influence ni
positive ni négative sur ma vie.
Conséquamment,
je ne pense strictement rien de sa mort, et ça a l'air de
terrifier les gens à qui j'en parle.
Je pense que c'est du
au fait qu'on a été habitué à l'idée
que certains individus soient des îdoles, au sens tout à
fait religieux du terme, et que leur disparition se doit de provoquer
une réaction quelconque. Mais s'en foutre semble exclu.
Je
comprends assez bien ça. Mettons que si demain, Popcorn
Mariachi ou Boxxy viennent à décéder.
Objectivement, l'influence sur ma propre vie serait tout aussi nulle.
Pourtant, je suis persuadé que j'en penserais quelque chose,
et que je serais tout à fait capable d'en débattre avec
quelqu'un.
Une fois de plus, tout ceci me plonge dans un
abîme de perplexité tant je constate que les choses que
je fais/écoute/pense sont en décalage complet avec la
plupart des gens que je connais. Comprenez bien que je ne suis pas en
train de sortir une tirade emo sur le conformisme ou de dire qu'il
est supérieurement artistique de se passionner pour le ukulele
féminin plutôt que pour le R'n'B. Simplement que je
constate avec la mort de Jackson que mes préoccupations ont
dérivées assez loin de celles de mes contemporains,
sans que j'arrive bien à discerner le moment ou est apparue la
ligne de fracture.
Ca me frappe surtout musicalement.
Actuellement, j'ai un balladeur de 2Go plein aux 3/4 d'albums, je
vous laisse calculer, ça fait des centaines de chansons. Je
pense que pas une seule de ses chansons n'a de distributeur légal
en France, Wasabi Records inclus. J'ai même donné des
sous pour certaines de ces chansons.
Culturellement parlant,
pourtant, je dirais que circa 50% des trucs que je
lis/fais/regarde/joue* sont plutôt mainstream. Hier, par
exemple, j'ai regardé Aviator. Aujourd'hui, Au Nom du Père.
D'une parte de par mon métier, je ne peux pas trop me
permettre d'être 100% UG, et d'autre part, j'aime bien les
trucs normaux, aussi.
Mais clairement, depuis, disons, deux trois
ans, je me suis éloigné à toute allure des
sujets qui font parler les gens "normaux" (je mets des
guillemets par flemme de trouver un mot qui colle, vu que "normal"
n'est pas du tout celui qui convient). Ca explique en partie que ce
blog ne parle plus beaucoup de politique -a l'époque, il y a
avait plusieurs partis en mesure de remporter une élection,
ceci dit. Le fait qu'il n'y en ait plus qu'un, et pas le meilleur,
rend la chose publique moins intéressante, niveau débat-.
Je suis encore capable de rager, hein, je rage souvent contre des
trucs mainstream, quand ils me sont imposés au forceps comme
cette grosse merde sirupeuse et trisomique de Grégoire
La
plupart du temps, mon état d'esprit actuel ne me pose pas le
moindre problème. Mais là, en 24H, on vient de me
regarder deux fois comme si j'étais un parfait abruti. Le jour
de la mort de Johnny, je me mets en congé maladie une
semaine.
* Après avoir fini de taper cet article, je me
suis rendu compte que la plupart des jeux auxquels je m'adonne jouissent
tout de même d'une obscurité relative, même pour
l'essentiel du public de ce blog.