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LE DENTIFRICE EST EN KOLERE
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10 février 2008

Les roses sont rouges, Betrand est en plastique, voici EMGOH chapitre 8

Comme d'hab, un PDF mieux et mis en page est en cours de négociation lors d'un grenelle du PDF auxquels je convoque tous les partenaires sociaux.



EMGOH 1-08.exe (ma soeur voulait te monter ça, clique)

Une Maid en Highscool II : the road to nekketsu battle of doom

Feuilleton au bifidus

La salle de l'Astrolabe s'était couverte, sur tous les écrans, du visage calme du Cyberkolonel. On avait fait convoquer le maire, puisque son adjoint principal semblait avoir disparu. Encore une fois les envahisseurs aliens tentaient de parlementer. Dans son bel uniforme militaire bleu ciel, Bob prit place sur un pupitre dressé au milieu de la salle. Devant lui, on avait placé de nombreux microphones : autant de chaînes de télé et de stations de radio qui avaient survécu à la grande panne d'électricité de la veille.

« Sup, /x/ ? demanda Bob d'un air grave.

_ Peuple de l'Ancienne Maison. Mon protocole militaire me contraint à vous lancer ce dernier avertissement pour éviter la casse inutile.

_ Lol, wut ?

_ J'ai décidé de vous exposer la situation en détail : votre armée est bien entendu incapable de nous causer le moindre dommage. Il se trouve que vous possédiez une arme terrifiante qu'un de nos dissidents à tenté de faire fonctionner contre nous. Malheureusement, dans quelques heures, cette arme sera totalement détruite. Il est encore temps de reconsidérer notre proposition d'incorporation à l'Empire de Microfulgur. Une reddition empêcherait...

_ Hé, LeDude ! S'écria Bob. »

Il se retourna lentement et porta sa main à sa ceinture, baissant bientôt la pièce inférieure de son uniforme.

« Stick it in my popper, lol ! »

Devant les caméras d'une bonne partie de la Terre et de l'Univers, il resta ainsi quelques instants, jusqu'à ce que Pampa Huzzah coupe poliment la communication pour éviter de laisser ses mots dépasser ses pensées. Bob se redressa avec un sourire victorieux.

« A winner is meh »

Le Maire de Paris venait de défier l'Univers. Seules quelques mauvaises langues diraient par la suite que c'était un fait plutôt habituel.


*


Ezop se réveilla en sursaut et eut un haut le coeur. Il manqua de rendre son petit déjeuner sur la table de la salle de permanence. Le monde semblait un peu figé. Kevin somnolait, à court de boulettes à lancer dans le col de t-shirt déjà plein du jeune homme. Amédée était un peu flou, et le reste de la salle plongé dans des contours éthérés, comme si on avait étalé du gras flottant sur les bords pour faire artistique.

Tiffany entra peu après dans la salle. Le surveillant ne leva même pas la tête, absorbé dans une lecture quelconque. Elle était en uniforme d'écolière, ce qui ne choqua Ezop que quand il réalisa que le port de l'uniforme n'était pas obligatoire à Puma VII de Monaco.

« Heu... Il est quelle heure ? Demanda-t-il machinalement en voyant que son navi était bloqué.

_ Heu... On est un quand...Toujours lundi après midi on dirait. Mais il s'est passé quelque chose pendant que je visitais ton lycée. Il y a clairement une panne de temps ici.

_ Hein ?

_ Hum... Je ne sais pas trop comment t'expliquer... Disons qu'on ne devrait pas être là. Si ça te va, on va rentrer chez toi et organiser une fête ou quelque chose comme ça. Je me suis arrangé avec ton directeur, il est d'accord à condition qu'il soit invité. J'ai du verser une petite somme d'un de tes comptes pour une nouvelle aile au lycée.

_On doit rentrer faire la fête ? Mais je suis collé...

_ Ecoute, je demanderais à Pôrômanthe de t'expliquer. Je pense qu'il est plus diplomate que moi pour ça. »

Non.

*

Le Docteur EMGOH lisait le rapport qui sortait lentement de son fax (il devait pour des raisons budgétaires renoncer aux gadgets trop perfectionnés). Les Anciens avaient tout prévu. Le départ de l'Ancienne Maison ne s'était pas fait avec la précipitation qu'on avait dans un premier temps décrite. Bien entendu, l'Histoire était oubliée depuis longtemps, mais le fait était que ceux qui avaient prétendu que le système de défense de la Terre était encore actif n'étaient pas aussi fous qu'on l'avait prétendu.

Clairement, l'armée de Pampa Huzzah était sur le point de détruire ce dispositif. Et pourtant, bien que mis en veille depuis des milliers d'années, ce système défendait sa peau. Il avait senti la présence des agents du docteur EMGOH et faisait son possible pour se faire découvrir. Au risque de faire déraper de plus en plus de détails et de conduire à une véritable erreur, il trafiquait le temps, le ralentissant de plus en plus pour ceux qui voulaient détruire le Point d'Impact.

« Mais on arrive à la distorsion maximale... »

Ce qui voulait dire que la prochaine fois que le Point d'Impact se recadrerait sur le lundi matin, l'agent de Microfulgur serait probablement sur place, arrivé depuis des jours qui lui auraient paru des minutes. Il fallait que l'agent Tiffany découvre la localisation du système de défense immédiatement.

*

Ezop et Tiffany marchaient dans des couloirs mornes, où la plupart des étudiants et des personnels semblaient vaquer à des occupations tout à fait subalternes. La jeune servante saisit l'occasion pour lui demander des précisions sur le lycée.

« A vrai dire en me baladant ici je n'ai strictement rien compris à l'organisation de cette sorte d'administration d'enseignement.

_ Ben c'est que tu t'adaptes alors, grommela Ezop. Personne comprend rien au lycée. J'veux dire, c'est tellement... nul ! »

Tiffany se mit pensivement un doigt sur la bouche, regardant en l'air.

« C'est ça qui m'étonne, entres autres. C'est pas si nul que ça, objectivement. Les locaux sont pas mal, vous avez des bibliothèques pleines...

_ Ben c'est l'ambiance... Les profs... Ca craint, quoi.

_ L'ambiance ? C'est les élèves qui la font, non ? Pourquoi vous ne vous arrangez pas pour profiter de tout ce luxe pour apprendre ?

_ Je dirais que c'est plus un problème avec l'Humanité en général. Ils sont tous nuls. Et en plus si tu te mets trop dans l'ambiance étude et machin truc, tu passes pour une grosse tête et on te frappe.

_ Ben... On te frappe déjà, non ? »

Touché. Ezop tira la langue.

« Ouais, alors a quoi bon en plus me fatiguer à faire mon boulot ?

_ Je ne sais pas. Tous les gens à qui j'ai parlé semblent venir d'un endroit mille fois plus abominable encore, ce que vous appelez le « collège ». Vous sortez tous de la dans un état effroyable, et pourtant vous reproduisez les mêmes schémas ici.

_ Parce que les gens sont nuls je te dis. Et puis les profs s'en foutent. »

Tiffany hocha la tête. Ils cheminaient vers la sortie de l'établissement, a mesure que derrière eux, le cours du temps semblait reprendre un cours plus où moins normal.

« ca aussi j'ai eu un peu de mal à comprendre. On leur file tout un tas de circulaires, de papiers et de trucs pour qu'ils soient concernés et fassent de vous des gens biens. Mais en fait, en pratique, il n'y a que deux sortes d'adultes ici : ceux qui vous ignorent totalement, et ceux qui vous détestent. Tu sais que ce que la plupart de tes profs disent sur toi ?

_ Ben... je pense que je préfère pas savoir.

_ Tant mieux. Parce que la plupart des adjectifs qu'ils ont employé me semblaient vraiment très argotiques, et ils avaient tendance à mettre énormément de points d'exclamations dans leurs phrases. Il faut aussi dire que c'est bizarre : bien que j'ai une apparence assez voisine de l'âge de certains étudiants, ils m'ont parlé et se sont confiés comme si j'étais normale.

_ T'es pas étudiante ici, donc ils ont juste essayé de te draguer. De toutes façons, les adultes, c'est que des porcs. »

Elle s'abstint de lui faire remarquer qu'il avait dans la tête des perversions encore un million de fois pire que celle de son prof principale (celui qui se déguisait en fée pour jouer de la flûte dans des bars privés deux samedis par mois). De toutes façons, le système scolaire local semblait avoir en majorité un organigramme fondé sur le fait que quelque soit le niveau considéré, il méprise l'échelon au dessus, celui en dessous, celui de côté, et cependant soit contractuellement obligé de faire avec jusqu'à l'âge de 16 ans1

Le pire, c'était que manifestement, des tas et des tas de gens avaient conceptualisé ces lieux pour qu'ils soient en pratique un lieu de transmission du savoir, de bonne volonté vorie même d'orientation professionnelle. Mais dès que toutes ces bonnes intentions passaient à la mise en pratique, leur réussite éventuelle tenait presque de l'erreur statistique. Comme si le flot d'altruisme social rencontrait de manière structurelle des murs en diamant taillés dans la volonté de mal faire.

Elle avait remarqué que toute la société de cette planète semblait tiraillée entre un discours rose et une réalité marron caca. Elle trouvait que, dans un certain sens, cela rendait l'étude des moeurs locales plutôt intéressante. A l'inverse de la société Microfulgurienne, en tout cas, laquelle était de toutes façon si absolument saturée d'ondes et d'actions positives qu'un énorme corps de médecin urgentiste avaient été formé pour soigner les intoxication à la guimauve. La société terrienne réservait des surprises.

Cela tenait en fait à une donnée essentielle. L'évolution humaine était une erreur. Leur ADN était absolument formel : ils possédaient quelque chose qui faisait d'eux des créatures totalement à part des autres peuples évolués. Dans toute la galaxie, la plupart des peuples dotés de cette particularité avaient été anéantis ou s'étaient suicidés depuis longtemps. Or, il était évident que les humains étaient toujours doté de cette aberration : ils étaient encore capables de méchanceté.

*

Le silence était à peu près complet dans la salle de briefing. Pampa Huzzah ne savait plus quoi dire. Naïvement, il avait été persuadé jusqu'à la fin qu'il n'aurait pas à recourir à la force. Pourtant, Bob venait de lui montrer son arrière train et il était à peu près certain que ce n'était pas un geste de soumission.

« Bon, alors, je dois tout faire sauter, c'est ça ? Démolir le Point d'Impact et soumettre leur petite armée ? »

La main timide d'Aloha Zÿõ se leva lentement.

« M... Mon cyberkolonel, je pense avoir une idée. Vous vous souvenez de la première fois que notre armée a pénétré dans ce système solaire il y a quelques années ?

_ Oui. Notre premier contact avec d'autres descendants du peuple de l'Ancienne Maison. J'ai effectué cette mission en simulation à l'Académie.

_ Les hommes-éponges de Pluton s'étaient laissé berner par quelqu'un qui ressemblait à peu près à leur dictateur. Nous lui avons fait lire une déclaration de soumission et la planète a été à nous. »

Pampa Huzzah balaya cette suggestion d'un geste de la main un peu las.

« Les habitants de Pluton ont génétiquement régressé par rapport à leurs ancêtres. Ils sont devenus quasiment unicellulaires, et tous semblables les uns aux autres. Avec exactement la même personnalité. Les habitants de l'Ancienne Maison sont plus complexe, cela ne fonctionnerait pas. Non, absolument rien d'autre à faire que laisser notre espion poursuivre sa mission. »

Il jeta un regard sur les écrans de la salle de briefing. Depuis la fin du message de Bob, l'image avait freezé.

« Et éteignez moi cette paire de fesses, s'il vous plaît. »

Les ramifications et les turpitudes du temps, orchestrées par le mystérieux pouvoir du Point d'Impact avaient donc laissé une avance considérable à Ezop et Tiffany. Ils étaient rentrés et, pendant un temps qui sembla à Ezop plusieurs jours, il y avait eu dans le Streetcred Palace une forte agitation. En effet, Tiffany semblait persuadée que le moment était venu d'organiser une gigantesque réception dans le palais. Alors que le petit personnel s'agitait, le propriétaire avait passé plusieurs jours à se laisser pousser les hémorroïdes devant divers supports médiatico-ludiques. Il semblait à Ezop que maintenant qu'il était devenu milliardaire, l'école devenait relativement facultative, et Tiffany semblait tout a fait ravie de ne pas à avoir à l'accompagner au lycée en tenue légère.

Quelques heures avant la réception, la miraculeuse soubrette passa la porte d'Ezop avec un plateau de cookies omninutritifs2 à la main. Le jeune homme était en train de tapoter à toute vitesse un écran où des triangles multicolores défilaient en rythme. S'il tapait dans le bon rythme, des majorettes parvenaient à aider des castors à bâtir un barrage contre le Pacifique.

Il jeta un regard un peu flasque à Tiffany. Ces quelques jours d'oppulence inactive l'avaient pourri gâté : il ne faisait que manger, dormir, jour et accorder des interviews en ligne à des magazines spécialisés dans les ragots sur les grandes fortunes de Paris. Il s'apprêtait aussi à signer un contrat pour jouer dans une pub qui vantait les mérites d'un caleçon comestible au goût de jambon à l'abricot. Il souhaitait aussi investir dans de gigantesques ordinateurs pour organiser une gigantesque LAN de Funy Funy Fighters avec tous les meilleurs joueurs de la planète.

A plus long terme, il prévoyait d'avoir en permanence deux danseuses de R'N'B en train de lui masser les épaules pendant qu'une cohorte de gueux défileraient au bas de son trône pour lui demander une quelconque pitance, mais ce projet restait encore à l'état de prototype dans son esprit embrumé.

« Salut, pose les gatô' par là, marmonna-t-il sans même lever le nez.

_ Hum, oui, bonjour. Tu devrais faire en sorte de te préparer un peu, c'est bientôt l'heure.

_ L'heure d'quoi ?

_ La fête. Tu sais la grande réception. »

Il tourna un visage livide vers elle.

« C'est en l'honneur de quoi déjà ? »

Tiffany ouvrit la bouche, et se rendit compte qu'elle n'avait absolument rien à répondre. Elle hésita à dire « les microfulguriens arrivent mais ils n'oseront pas faire sauter une foule d'innocents alors j'ai invité tout l'annuaire », mais se ravisa.

« Attends deux minutes et je te dis ça. »

Elle laissa son plateau argenté plein de petits gâteaux. L'un d'entre eux regarda Ezop et affirma « Tu as déjà mangé un cookie omninutritif. Tu aimeras donc probablement aussi : la tarte vitaminée de Mamy Oh' et le Cappucino goût pruneau de Batavia ! ».

Tiffany convoqua une réunion de crise dans le hall du Streetcred Palace. Poofy était en tenue de ménage, Chätõ était en tenue de jardinier (très classe cependant, il faisait partie de ces gens capables de jardiner dans se maculer de la moindre motte de terre et en évitant le contact avec la moindre brindille) et Pôrômanthe était noir de suie, tenant une pioche dans une de ses petites pattes (???).

« Il faut qu'on trouve une excuse pour cette réception. J'ai invité des tas de gens qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, mais personne ne semble avoir une raison valable de venir. Si on ne trouve pas quelque chose, il ne vont pas rester.

_ Ezop est une larve, pôrô. »

Ils regardèrent Pôrômanthe.

« C'est évident, rétorqua Chätõ. Cependant je ne vois pas bien ce que cette considération a comme rapport avec ce que Mlle Tiffany à dit.

_ Il est tout mou et tout blanc parce qu'il ne copôrôpule pas. On devrait organiser un gigantesque concours pour élire une femelle a coucher avec lui.

_ Heu... J'peux émettre une objection ? »

Ezop était en train de descendre les escaliers, se massant le front de la paume. Il se demandait pourquoi Tiffany était partie avec autant de précipitation et avait surpris la fin de la discussion.

« Ca te ferais du bien, pourtant, pôrô.

_ Ca va surtout me faire passer pour un dégénéré !

_ Dans mon peuple, copôrôpuler est vu comme quelque chose de glorieux.

_ Ouais eh bien dans le mien, c'est mal vu si on doit organiser un concours avant. Et t'es quoi, en fait ?

_ Un Pôrômanthe, répondit l'animal comme si c'était absolument évident.

_ Excusez moi... tenta la petite voix de Poofy.

_ Il a raison, expliqua Tiffany. Sur cette planète, les relations entre les gens sont bien plus compliquées. Ils ne peuvent pas cop... Faire ça aussi facilement que ça. »

Pôrômanthe affecta une petite moue boudeuse.

« Mais normalement, même si vous avez pas de pôrôs, vous avez des mâles et des femelles. Regarde, toi, Poofy, t'es un genre de femelles, pas vrai ?

_ Oui, répondit Poofy, mais je voudrais signaler que pendant que nous parlons...

_ Bon, alors tu devrais faire des petites affaires avec Ezop, ça le calmerait et ferait de lui un homme, pôrô.

_ Heu, Pôrômanthe, tu devrais te mêler de tes affaires, sérieusement, grogna Ezop.

_ Ouais, bah j'suis d'accord sur le principe. De me faire Ezop, j'veux dire. »

Un missile chargé à bloc de testostérone exposa quelque part en Ezop. Il tourna les yeux vers la jeune maid, alors que les trois autres s'écartaient avec prudence. Le jeune homme n'était pas très malin.

« Ah... Ah ouais ?

_ Ouais mon gars, je vais te xxxx en te xxxx dans xxxx avant de t'emmener a la cuisine en te xxxx par les xxxx. La, je te xxxx a mort en te faisant enfiler un xxxx en cuir et je prendrais mon pied pendant que tu xxxx xxxx xxxx xxxx avec une pompe a velo ? Et puis je t'arracherais xxxx pour l'ofrir en sacrifice a Baal. Pas d'objection, tete de bite ? »

Ezop bavait un peu. Malgré la nature de mante religieuse que la seconde personnalité de Poofy n'avait même pas pris soin de dissimuler, il avait toujours rêver de se faire xxxx par une soubrette. Le reste était un peu passé à la trappe. Il trouva moyen d'envenimer encore un peu la situation de sa ligne de vie.

« Y'a moyen que tu fasses ça cosplayée en xxxx ?

_ Que je fasse quoi en quoi ? Demanda une Poofy soudain revenue à la normale.

_ Rien. C'est très gênant. »

Et pour cause, les regards en coin que lui jetaient Tiffany, Pôrômanthe et Chätõ étaient équivoques.

« Bon, pôrô, laissons tomber l'idée du concours pour trouver une femelle alors. Mais l'idée du concours, dans l'absolu, c'est fédérateur, non ? C'est le genre de trucs qu'organisent tous les sales petits gosses de riches gâtés pourris pour faire croire qu'ils ont des amis.

_ Embraye si tu veux pas finir en bon vieux méchoui, mec, grogna le geek.

_ Tu fais un truc pour remporter un prix quelconque, du genre « passer une semaine dans le Streetcred Palace en compagnie du minable héritier de Black Skuzzy truc, et tu reverse une partie de l'argent que ça brasse au profit de quelques gueux du coin.

_ Ici, on appelle ça des oeuvres caritatives, marmonna Ezop, pas très chaud à cette perspective.

_ Bah, peu importe, il faut bien les engraisser : les gueux font de la bonne sauce pour assaisonner les pôrôs. »

Personne ne releva, de peur de découvrir ce qu'il voulait signifier par là.

« Ah oui, tiens, ça me fait penser, je voulais vous dire, recommença la petite voix de Poofy.

_ Bon, et si je me contentais de demander au vainqueur ce qu'il veut dans un certain montant ? Ca m'éviterait de me coltiner n'importe quel idiot de pique-assiette pendant...

_ hé, hé, fit Poofy en tapotant l'épaule d'Ezop.

_ Bah, c'est moins rigolo que ma première idée de te trouver une femme, pôrô.

_ Non, mais ça c'est pas négociable. Étouffe toi avec ton idée, mec.

_ Putain mais vos gueules, tas de sales porcs, vos putains de gueules et laissez moi parler ! »

Ils fermèrent leur putains de gueules, dans la mesure où Poofy avait sorti un gros calibre de son décolleté et le pointait sur le front d'Ezop. Quand le silence fut complet, la malheureuse victime de trouble dissociatif de l'identité regarda l'arme avec une certaine perplexité et s'en débarrassa sans plus de ménagement que s'il s'était agi d'une tartine à la purée de morue.

« Je sais pas ou j'ai bien pu trouver ce truc, s'amusa la jeune femme.

_ Je jure que j'en sais rien non plus, tremblait Ezop. Rien de rien, promis !

_ Oui, donc, ce que je voulais vous dire, c'est que pendant qu'on se dispute, j'ai totalement oublié de vous dire que y'a une certaine Lilly Average qui attends depuis quatre heures dans le hall. »

Ezop eut encore bien plus peur que quand Poofy le menaçait de son gros flingue.

« Tu as fait attendre Lilly QUATRE HEURES ?

_ C'est vous qui avez dit que faire attendre les gens c'était « giga » quand on était riche, expliqua timidement Poofy.

_ Mais elle va être d'une humeur complètement détestable, euphémisma-t-il.

_ Et comment ! »

Elle avait hurlé depuis la porte d'entrée. Les battants de la porte venaient de frapper les murs. Epuisée et le visage constellé de veines rougeoyantes prêtes à exploser, Lilly était prête à mordre.


*



L'adjoint au maire avait une camisole de force. En ces temps sombres et rudes, on avait pour habitude de maltraiter les traîtres et de les empêcher de se suicider en utilisant la manière forte. Son seul contact avec l'extérieur, dans sa cellule sans fenêtre, avait été une lettre de son administration qui disait en substance « Désolé » pour ce malentendu, nous allons vous tirer de là dès que nous vous aurons trouvé un bon avocat ». L'Ecole Administrative des Bons Avocats de la Ville de Paris étaient actuellement en voyage de formation sur Mars, cela ne prendrait que quelques semaines. En attendant, on avait commis un nouvel avocat d'office au malheureux.

Ce dernier ouvrit la porte. C'était un gamin haut comme trois pommes habillé en costume de marin. Il léchait une grosse sucette rouge. Désespéré, mais voulant se raccrocher au peu qu'il lui restait, l'adjoint se traîna aux pieds de l'enfant.

« Qui que vous soyez, maître, faites moi sortir de là ! Je vous donnerais ce que vous voulez. Ca ne devrait pas être dur, je n'ai presque rien fait, j'ai... J'ai juste fait un faux document de rien du tout ! »

Effectivement, un avocat compétant l'aurait sans aucun problème tiré de là. Mais l'enfant se contenta de dire :

« So i head u liek mudkips ? »

Il lui tendit une carte et une lettre que l'adjoint ne pouvaient attraper qu'avec les dents.

La lettre disait :

Salut, je suis le mec qui vous remplace.

Alors comme ça on a des emmerdes ? Pas de problème, la mairie peut pas vous trouver d'avocat alors j'me suis arrangé avec Bob. Il a un petit neveu qui est passionné de droit, ha ha ha, lol piston.

Signé le mec qui vous remplace

Et la carte :

Jörn, Lawyer.

« Objection ! »


L'adjoint au maire en avait quelques unes.

1A moins d'être membre du parti Tchakotique, le parti qui dirigeait l'humanité entière. Etre membre du parti dispensait de toute forme d'obligation sinon celle de ne pas prendre de décision qui pourrait changer la marche aléatoire du monde. Le Gouvernement du Monde avait ainsi une doctrine Antivolontariste qui pouvait se résumer ainsi « Putain, laisse ce truc dans cet état, on sait jamais si ça pourrait pas être pire ! »

2Le goût du cookie, l'aspect du cookie, mais un repas équilibré pour toute la journée. La société occidentale avait été sauvée par cette invention. Les fabriquants d'insuline pour diabétique, eux, traversé une crise profonde.

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Commentaires
B
Vraiment sympa.<br /> Sinon, le Bob, t'as pas osé le goatse ? Quoi, trop profond pour toi ?
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