Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE DENTIFRICE EST EN KOLERE
LE DENTIFRICE EST EN KOLERE
Publicité
Archives
Derniers commentaires
8 octobre 2007

Poubelles sociales en relief

Dans la SFFF, on nous parle souvent de rois et de princesses et de trucs du genre, et pourquoi pas hein. Etant attendu que dans de trop nombreux roman le pire gueux est l'élu qui doit régner sur blablabla, c'est normal qu'on nous cause de têtes couronnées. Dans beaucoup de romans, malheureusement c'est un peu la seule classe qui est détaillée.
Or, a moins d'être un vrai maniaque des intrigues de palais, dans un roman, on se frotte inévitablement à d'autres classes sociales, donrt ce qui se fait de moins reluisant dans le genre. Pirates, prisonniers, esclaves, usuriers, caucasian villain et j'en passe, bref ce qui se fait de moins présentable sous le vernis social d'une société. Or, il ne suffit pas d'affubler quelqu'un du statut de pirate pour qu'il acquiert une épaisseur. Qu'est-ce qu'un pirate dans votre monde ? Comment se restaure un pirate ? Qui combat les pirates ? Les pirates sont-ils locaux ou étrangers ?

Récemment, des débats ont dégénérés sur des forums au sujet d'une nouvelle sur l'esclavage (que j'ai pas lue, hein), autour du thème "l'auteur faisait la promo de l'esclavage".
Même si je n'ai pas lu cette nouvelle, je dois bien dire que je pense que bien des insultes (en commençant par "quel monde sans aucune originalité") s'effaceraient si certains auteurs étoffaient un peu leur propos en ce qui concerne tous les aspects de leur société.
Prenons l'esclavage tiens. L'esclavage est une notion relativement vaste, qui a recouvert des réalités plus ou moins abominables selon les époques et les civilisations. Difficile de comparer Epictète avec un pauvre diable déporté des Afriques aux antilles. Mais un seul mot recouvre cette notion : esclave.
Quelque soit l'aspect miteux (en l'occurence le recours à des travailleurs contraints) d'une société, il ne suffit pas qu'il soit nommé pour être compris.

Ca revient toujours à se poser l'éternelle question du monde invisible.
Tout roman à un monde invisible, qui n'est pas nécessairement présent en entier dans le texte, mais que l'auteur doit être assez malin pour suggérer assez pour qu'on se dise que ce monde à une touche perso qui en vaut la peine.

Sinon on peut aussi considérer que chaque ville est composée d'une église, d'un chateau, d'une auberge d'un marchand d'armures, d'un marchand de potions et d'une forge, et que tous les habitants répètent sans arrêt la même chose.

1191804879205


Allez écouter les Red Elvises, et surtout lire leur bio tout a fait hillarante. Merci a Chaco sans qui je n'aurais pas découvert Six-String Samurai et donc le fabuleux rockabilly soviétique. (t'as vu Chaco t'es sur la première page googleuse quand on fait une recherche sur ce film.)

Publicité
Publicité
Commentaires
D
S'il n'y a pas de monde invisible, toutes les histoires finissent par se ressembler un peu (Hamlet et Harry Potter, c'est pareil, non ?)<br /> Mais, pas la peine d'assommer le lecteur avec l'arrière-plan. Suffit de faire agir les personnages en fonction de cet arrière-plan (bon exemple d'Irène, avec les différences hommes d'armes/ entrepreneurs, pas besoin de tartiner, un détail de comportement suffit).<br /> En revanche, pour l'auteur, c'est parfois un piège centripète. Dès qu'on se met à se poser une question (du genre : sur cette planète, à quoi servent les usines ?) on peut se prendre la tête pendant des mois à monter un monde cohérent pièce par pièce, pour qu'au final il n'en reste qu'une ligne de dialogue.<br /> Mais c'est le boulot de l'auteur. Lecteur, c'est plus facile ;-)<br /> Les bouquins c'est bon, lisez-en !
I
Hé, c'est bien ce que je pense. On n'est pas obligé de tout *détailler*. C'est pour ça qu'on parle de monde invisible ou de partie immergée... Celle qui n'est pas immédiatement apparente, mais qui donne son équilibre au tout ;-)
Z
Ben pour appuyer irène en répondant à buzuj je dirais : on est pas obligé de tout détailler dans le texte non plus, dieu merci. Ceci dit laisser sous-entendre par ci par la toutes les quelques pages qu'on a pas cloné le néant intersidéral de background d'un Dragon Quest moyen, c'est peut-être pas mal non ?
B
Penser à tout, et tout écrire, est aussi un moyen de faire un pavé indigeste pour 90% des lecteurs lambda.<br /> Je dis ça, je dis rien, puisque j'en fais, des pavés. On parle très peu de ces classes "intermédiaires" il est vrai, parce qu'une encyclopédie n'y suffirait pas, dans un monde déjà bien développé. Alors on effleure le sujet, on chiffre, on analyse, et on finit par raconter comment l'économie d'un pays entier se développe, sans compter l'agriculture prédominante (faut que ça mange, les millions de personnes)<br /> Et il est autrement plus difficile d'inclure dans son histoire quelqu'un d'intéressant venu de ce milieu qui est, avouons-le, pas fait pour être remarquable. On ne peut pas ignorer qu'il y a ceux qui font l'Histoire, et tous le reste, des anonymes fermiers marchands serveurs et tant d'autres, qu'on ne peut que peu prendre en compte, en racontant son roman. On peut prendre un fabriquant de tissus, s'il devient partie intégrante de l'histoire, il ne sera plus connu comme un tisserand, mais comme un homme qui a fait bouger les choses.<br /> (Voyez Besançenot, le retiendra-t-on comme facteur ou comme opposant politique? (et président, pourquoi pas))<br /> Et dans un autre sujet, on est là, on créé des mondes entiers avec leurs systèmes politiques complexes et d'immenses problèmes, mais quand je vois tout ce que nous subissons en France, je me retrouve désemparé, et incapable de trouver une solution.<br /> Mais voyons, qui va écrire un roman de fantasy qui parlerait aussi d'une réforme du système des retraites, des impôts, de l'immigration choisie et des soucis avec les sans-abris?<br /> (idée déposée, j'vous préviens sinon j'vous arrache la tête)
I
J'aime bien ce concept du "monde invisible" ! Un peu la partie immergée de l'iceberg dans la création d'univers, en somme. Comment ça fonctionne, qui fait pousser la nourriture, qui fabrique les maisons, qui ramasse les ordures, etc.<br /> <br /> Ce qui est bien aussi, du point de vue de l'auteur, c'est qu'en se posant ce genre de question, on peut contribuer à l'intrigue, créer des personnages, des rebondissements, etc ! Je me souviens, en écrivant L'Héritier du tigre, de m'être posé des questions toutes bêtes sur l'organisation des forces de l'ordre, des transports fluviaux ou de la fabrication de textiles, et ce faisant, des idées de personnages, de lieux, etc., venaient s'insérer dans le récit. Mais aussi, ça permettait de mieux voir les interactions entre les personnages, et donc la façon dont ils s'adressent les uns aux autres. Par exemple, au Nintaïka, des hommes d'arme qui suivent un seigneur auront le sentiment de faire partie d'une élite par rapport aux autres roturiers ; mais un batelier qui est un entrepreneur indépendant n'aura spécialement de déférence envers eux... Simplement, il sera prudent, parce qu'eux ont des armes et lui pas !
Publicité