Ma profession de foi raciste.
Bon, salut les Dentifreaks : vous me conaissez un peu, pas vrai ? Je ne suis pas un affreux fascistoïde rampant inscrit quelque part dans un groupuscule de Oï loin à la droite du gros Pen. Je suis même plutôt un antiraciste convaincu et pateté sans être militant : je fréquente des gens originaires de tas d'endroits du globe dans la joie et la bonhommie, qu'ils soient d'origine orientale, de madagascar (heu je crois...), de Corée du Sud (pas de lien débile parce que Dewan a pas de site), de Grèce et d'un truc encore plus UG genre l'Arménie -quelque chose comme ça ^_- et je viens moi-même a 25% d'Italie. ET il semble même q'un individu particulièrement hollandais traîne dans mon entourage.
Cependant, le temps est venu de tomber le masque et de faire enfin ma profession de foi raciste. C'est suite à un truc que j'ai remarqué en allant acheter des surgelés dans une morgue, et ou la caissière, manifestement d'origine turque, au faciès tellement turquement prononcé que j'ai eu envie de lui dessiner une volumineuse moustache, me servit de manière tout a fait aimable et même attentionnée, en fourrageant mes assortiments de légumes dans des sacs en plastique. Avec un grand sourire.
Bon, là ou j'ai tilté que j'étais au fond raciste, c'est que d'un coup d'un seul, dans ma tête, je me suis dis "tiens eh ben elle est sympa, elle !". Mais je savais que cette réflexion mentale ne portait pas sur sa qualité d'employée de cimetierre, mais sur son appartenance à une minorité visible à gros sourcils.
Une seconde après je m'étais déjà mentalement latté les couilles en me disant "Eh, Oh, Herby, sors de ce corps". Mais bon, le trouble était en moi comme la petite vérole dans la courtisanne. Bravo, Zali, tu viens implicitement d'être étonné par la gentillesse d'une serveuse d'origine Seldjoukide. T'es fier, hein ?
Je me suis observé, souvent, depuis les quinze et quelqus jours écoulés depuis ce pasionnant achat de légumes froids. Bon, dans l'absolu, je me fous bien que mes interlocuteurs soient jaune, blancs, verts ou même qu'il s'agisse de libanais orgueilleux bodybuildés syndicalistes de droite animés du rêve de soulever leur copine avec la seule force de leur sexe tendu visitez Le Mans. Mais j'avoue que des fois, j'y pense. Vous savez, ces petites questions idiotes qui viennent parfois en tête. "D'où il vient ?" "Il est français ou pas, lui ?" "ah, ça se voit pas qu'il est d'origine étrangère...". Ouais, le faciès, tout ça.
Ca a du mal à imprimer, parfois, furtivement, ce petit filigranne qui veut qu'un Antillais soit aussi français que moi, et certainement plus qu'un quelconque consanguin perdu au large du Cananda (il faut absolument que je me mette à zapper les infos de l'outremer quand on y voit des gens de là-bas, ils vont vraiment me faire devenir haineux, c'est fou !). C'est dingue, hein ? Est-ce que c'est un résidu éducatif (je pense pas), un marqueur social ou un trait culturel ?
Alors bon, voilà, comme je disais, ça n'affecte nullement (a priori ?) mon jugement ou mes réactions. QUand je serais le Patron de la Bibliothèque du Monde, je me foutrais bien du nom sur le CV. Je fréquente de tout, j'aime de tout. J'ai pas plus peur face à un djeuns que face à mon conseiller financier (attendez... En fait je crois qu'il est d'origine pakistanaise... Mais bon on fera comme si !). Tout ça.
Mais ça m'énerve, parce que, de temps en temps, j'y pense. C'est là, quelque part, ces pensées, memes positivs, pour ces trucs qui devraient m'indifférer. Rah, elle aurait du être "La caissière sympa", pas "la caissière turque sympa". Enfin si, mais j'aurais volu que ça m'indiffère un peu plus...
Zomg et rofl, quelque part, me voilà donc, je suppose, raciste. Au moins un peu.
Vous notterez en ce moment l'absence d'images lollantes et d'humour de MSN. Ca reviendra quand je serais à Nantes, sur ce PC c'est trop chiant.