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LE DENTIFRICE EST EN KOLERE
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4 juin 2006

Le jour ou Zali a été torturé 2/2

Seconde Partie

 

Résumé de l’épisode précédent : Zali à 16 ans et il est laid. Envoyé en colonie de vacance des PTT, il se retrouve plongé au milieu de tortionnaires et de monstres en tout genres. Il part en randonnée avec un groupe qu’il soupçonne moins nocif que les autres.

 

La randonnée se déroulait en deux parties. D’abord, une marche forcée sur des pentes quasi verticales sous un soleil de plomb pour atteindre un obscur village de bouseux, puis un camping au bord de l’Autoroute de la Mort, en compagnie des Yétis errants, des scorpions et des branches pointues.

La scène du drame se déroula donc dans le village de bouseux précédemment mentionné (suivez : c’était il y a à peine un petit paragraphe !). Plantons le décor. Les gens qui bâtirent, à la préhistoire alpine, le village de je sais plus quoi (marrant que cela ne m’aient pas marqué) couchaient depuis longue date avec des dahus. Il en était ressorti un croisement monstrueux et zoo-consanguin qui avait conduit les habitants à deux extrémités.

1) Ils étaient d’une laideur et d’une bêtise à retourner un hippopotame. En gros, imaginez un bon millier de gros nez rouge-beaujaul’ pustuleux engoncés sous des casquettes plates, ajoutez quelques paires de bretelles brunes et une odeur de cigarette froide, et vous obtiendrez à peu près la silhouette rugueuse et taillée à la serpe rouillée du gueux local.

2) Couplés à des animaux aux jambes prévues pour tenir sur une pente raide, ils n’avaient pas été choqués de construire absolument tout le village en quasi à-pic, ce qui faisait que remonter la moindre rue tenait à peu près de la descente en rappel ou de l’alpinisme vertical.

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Le cul-terreux mange-t-il ses enfants ? La n'est pas la question, il faut savoirs'il les mange crus ou cuits.

A notre arrivée dans la bourgade, notre groupe était déjà épuisé par la soif, le soleil, la pente et l’usure générale due à ces deux semaines de camp de la mort. L’ambiance dans le groupe était mauvaise-mauvaise moins, personne ne communiquant avec personne, quelques bastons éclatant ça et là pour des raisons de retour à la vie rupestre « Grunt, lui y’en a avoir volé ration d’eau de moi » et tout ça. Mais globalement, parmi la troupe de demi-losers vaguement agressifs qui composait le peloton, rien ne laissait présager ce qui allait arriver.

Au milieu du champ de bataille, croyant à l’armistice, j’ai commis la folie de baisser la garde.

 

Le drame se déroule en deux temps. Nous étions arrivés, séparés de nos moniteurs partis regarder pousser les rochers, au beau milieu du village du fond des temps. Usés jusqu’à la corde donc. Je me retrouvai en compagnie de huit autres sur la place du village. Des gens que je connaissais à peine, qui n’avaient pas l’air méchant : des filles que je qualifierais de « normales », un scout ultracatho à l’air inoffensif* (néanmoins je me méfiais un peu, sachant de source sure que c’était lui qui avait mit des ronces dans mon sac de couchage la semaine précédente, juste histoire de rigoler un coup. Mais sur l’échelle de valeur du camp, cela faisait de lui un type plutôt fréquentable), un type à casquette qui parlait pas et quelques insignifiants. La plupart d’entre eux avaient, et je le savais, quelque chose à se reprocher, au moins de la non-assistance à personne en danger ou de la non-dénonciation de crime. Mais je pensais sincèrement et avec une naïveté à tout rompre que j’étais en sécurité.

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C'est mignon quand c'est jeune.

C’est alors que le scout déclara qu’il était fatigué et qu’il fallait se reposer. Parole de bon sens, nous nous dispersâmes sur la place, nous asseyant chacun à un endroit quelconque du « centre-ville » (ha ha). Dix secondes plus tard, j’entendis quatre de mes huit partenaires de chaîne pousser des cris d’orfraie. Je réalisai que c’était à mon encontre. Surpris de me faire traiter de « connard blasphémateur » par le scout (ou le type à casquette, je sais plus), je demandais quel était le problème dans l’action de poser son cul sur une pierre en marbre toute conne.

On me fit alors remarquer que mon auguste popotin était posé sur la dalle d’un monuments aux morts de la guerre préférée de Georges Brassens (celle de 14-18, enfin !). En effet, le village de Dahut-les-cîmes avait semblait-il offert deux (oui, deux, pas un de plus ni de moins) de ses jeunes à la N@tion... Enfin je veux dire à la Patrie. Deux zigotos infortunés partis se faire découper à la mitrailleuse par un cascapointe qui n’en demandait certainement pas tant. C’est malheureux, mais quel village de bouseux n’a pas sa stèle aux réquisitionnés de la folie sanguinaire ?

Bougre de merdre, j’étais présentement fatigué, et j’étais très bien sur cette stèle de marbre. A noter que je ne piétinais pas le monument aux morts, juste le bloc de marbre autour.

Mes « amis » (rires) commencèrent alors à me vociférer dessus comme quoi j’étais un (tout est authentique) mauvais patriote, un enculé de pédé ou encore un fils de pute qui a jamais fait la guerre (parce que vous, tas de méduses primaires, vous l’aviez faite, la guerre ! Tous vétérans du Vietnam, hein ?).

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La reconstitution de la Pierre Tombale n'est pas exactement exacte, mais vous aurez compris l'idée générale.

A cette instant de ma vie, deux opportunités s’ouvrirent à moi. J’eus le choix (et pas de vote par SMS à l’époque, nous étions avant le Loft !) entre céder à la pression des insultes ou, dans un acte de folie, les envoyer chier.

Je ne sais pas POURQUOI je les ai envoyé chier. Je crois que c’est une certaine idée de l’injustice, de la République, du droit d’exister, de l’envie de cracher à la gueule d’une majorité (je parle de celle du camp) vouée à exercer une tyrannie farouche sur les faibles au seul motif de leur faiblesse, l’envie de chier sur leur conception du pouvoir… Toujours est-il que je n’ai pas bougé d’un iota. Pire encore, j’ai revendiqué le droit de poser mon cul sur la stèle des morts.

Je leur ai hurlé que de toutes façons, ils avaient squatté les bancs de la place sans me demander mon avis (rappelez-vous, j’avais un statut social de looser, à peine supérieur au macaque nain dans leur esprit !), que les deux gugusses de la stèle devaient chouettement s’en curer le nez du fin fond de leur [choisis la fin dernière qui correspond à ta foi, Zali ne prosélyte pas]. D’un bloc uni et cruel, ils me firent comprendre que j’étais qu’une grosse merde qui ne respectait pas la mort. Je crois qu’à ce moment, j’aurais encore pu m’en tirer. Mais de toutes façons, tous les fusibles de mon cerveau avaient déjà grillé, à cause du soleil, de la fatigue, de l’usure et de leurs insultes. Je pense que je me suis dit « perdu pour perdu, autant y aller franco, voire même Frantico, tiens** ».

Je leur ai donc balancé une farouche tirade leur renvoyant dans la tronche leur propre médiocrité, leur haine des autres, je leur ai braillé tout ce que je savais des merdes auxquelles ils avaient été mêlés. Je leur ai dit qu’ils étaient des lâches, des enflures, que si j’étais irrespectueux de la mort, eux étaient irrespectueux de la vie et de la dignité humaine, et que c’étaient pas des taches dans leur genre qui allaient me faire bouger mon cul de cette freakin’ (tiens salut Karnath :p) plaque de marbre.

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Le Che n'est pas français, mais depuis que plus personne ne se souvient d'autre chose que de sa tête, son fantôme traîne dans la zone.

A ma surprise incommensurable, ils m’ont laissé tranquille. Ils m’ont laissé être assis là, peut-être vaguement ébranlés par ma tirade éperdue à leur endroit. A ce moment là, j’ai commis l’erreur ultime. Pensant que je ne m’étais pas trompé et que ces huit-ci étaient vraiment moins dangereux que les autres tyrans du camp, j’ai abandonné tout souci de vigilance, ne serai-ce que dans le périlleux exercice de la marche à pied dans ce village maudit.

 

Je m’explique. Quand on est très faible et sans soutien face à une coalition de gens forts, la seule véritable solution est ? Est ? Non, pas la guérilla maoïste ! Toi dans le fond, tu sors. L seule solution envisageable est la FUITE.

A chaque fois que je me sentais en danger, j’avais pris le soin d’être en début ou en queue de peloton, pour pouvoir m’échapper en cas de crise. Je sais que ça peut paraître hallucinant, comme ça, à seize ans, de marcher dans la montagne en cherchant à avoir une possibilité de FUITE pour sauver sa VIE, mais bon, c’est la conception des vacances dans les administrations postalo-téléphoniques. Ca doit être ça qu’on appelle la culture d’entreprise.

Eh bien alors qu’arrive le deuxième moment clé du drame, j’avais totalement négligé ce principe. Alors que nous remontions une des rues de ce village (ce qui, je le rappelle, nécessitait quasiment des chaussures à clous et des grappins de ninja), je me retrouvé entouré de quatre individus devant et de quatre derrière. Avec de part et d’autre des habitations. Autrement dit, complètement bloqué.

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Owned.

Au moment où nous passâmes devant l’eau glacée d’un lavoir en pierre (ou comme nous le verrons plus tard était encore pratiqué de la lessive, comme au XIXè siècle, je suis sûr que Pernaud a fait un reportage sur ce village de merde), je compris que mon heure était venue. Le scout, qui marchait en tête avec le garçon à casquette s’arrêta brusquement et se retourna vers moi, les yeux injectés d’une haine farouche. Une vraie scène de Nanar à la Max Tayer. Il avait cet air machiavélique des terroristes dans les dessins animés américains à sous-traitance nord coréenne, comme Mask. Un air tellement fourbe et méchant avec la subtilité et la nuance d’une imitation de Michel Leeb. Je me souviens encore de ses paroles.

« Maintenant on va jouer à quelque chose ».

Mes pauvres bras nus ont immédiatement été ceinturés par deux paires de mains, l’une aux ongles pointus et couverts de violet qui s’enfoncèrent dans ma chair et l’autre par des mains plus masculines mais à peine plus puissantes.

Je n’étais pas fou, et je compris immédiatement que ce n’était pas une invitation à une quelconque partouze-surprise mais que j’allais être précipité avec pertes et fracas dans l’eau glacée du lavoir. Le type à la casquette s’approcha de moi avec l’intention manifeste de me saisir les jambes. J’expérimentai les joies de la pensée éclair. Un débat rapide entre l’hydre de la tête, l’hydre du cœur et l’hydre de la Gidouille*** m’apporta la conclusion suivante : je n’avais pas la moindre chance de m’en tirer.

Perdu pour perdu, j’adoptai donc la posture qui me semblait la plus noble : la REFUSE and RESIST attitude. Autrement dit, à huit contre un, j’engageai le combat.

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Après la Révolte des Rats, Germinal et 93, la Révolution du Nerd !

Tiens petit aparté : j’avais en réalité une possibilité de fuite, en me précipitant comme un cinglé au bas de la rue, ce qui m’aurait conduit à me rompre le cou, puisque ça revenait à sauter sans parachute au fond d’une rue/gouffre pour m’écraser comme une merde contre le crépi d’une hideuse cahute d’orc indigène éleveur de vaches.

Bref, je me dégageai des serres de la prise féminine et des pattes glissantes de l’autre et repoussai comme je pouvais le garçon à la casquette. Immédiatement, les HUIT, de CONCERT se jetèrent sur moi, tentant de m’empoigner bras et jambes avec une violence rare. Je me débattis pendant plus de vingt minutes avec la moindre parcelle d’énergie que j’avais. J’ai développé pendant ces vingt minutes, et je le dis en toute modestie, une force colossale. Par pur effet Lamarck temporaire, j’acquis la force de Captain Fuck, qui me permit de mener une lutte désespérée a huit (dont cinq garçons) contre un. Finalement, ils parvinrent à me saisir bras et jambes. Et le type à la casquette de me bourrer l’estomac de coups pour me faire arrêter de me débattre. Cela ne fit qu’exacerber ma résistance. Je me tortillai comme un damné, distribuant morsures et coups de poings, et me faisant répondre par des coups dans le mou et des coups de pieds dans le dos.

Ils parvinrent à me traîner jusqu’au bord du lavoir, avec la ferme intention de m’y noyer un petit coup. Avec tout ce qui me restait de force physique, je parvins à me libérer une dernière fois et à prendre appui avec bras et jambes, dans la position de l’araignée inversée de l’Exorciste, sur les rebords en pierre du bac d’eau froide.

Je ne sais pas si vous vous imaginez ce que ça représente de reste plus de DEUX minutes dans cette position, avec huit dégénérés utilisant toute leur force pour vous faire céder.

Ce n’est pas mes muscles qui cédèrent les premiers, mais bien mes articulations. Une douleur insoutenable me déchirant les poignets, je lâchai tout et fus précipité dans l’eau glacée. Il y eut pire que le simple choc thermique.

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Tiens, aurais-je franchi le point Godwin ?

Les pressions exercées sur ma tête afin de me faire boire la tasse déjà, c’était assez désagréable, je dois bien le reconnaître après tout. Le goût de savon moisi de l’eau, c’était bof aussi, tout bien réfléchi. Et cette atroce douleur à la main gauche, aussi. Ahh. La main gauche.

En effet, par un hasard de la balistique et en vertu des aléas des réflexes anthropoïdes, ma main tenta vainement de se rattraper au rebord rugueux. Et échoua sur un accident de la roche. Rien de grave en somme. Sauf qu’un de mes agresseurs m’éclata la main contre la pierre, ce qui fait que l’accident de la pierre se transforma pour moi en accident tout court dont ma main porte encore une marque aujourd’hui à cause d’un évènement survenu plus tard. Je le raconterais en guise de conclusion.

Mais bon, après seulement quelques dizaines de secondes d’apnée forcée, mes camarades de dînette décidèrent de découvrir les vertus insoupçonnées de la mansuétude et me laissèrent tranquille. L’eau avait un goût de savon, de sang, de froid et d’amertume. Ah oui, un goût de sang, parce que figurez vous qu’une plaie à la chair de la paume, ça pisse pas mal le sang, surtout dans l’eau, vu que ça empêche la coagulation. Coagu’il en soit, c’est trempé, un bras en sang, épuisé et mes lunettes rayées dans le combat que je dus traîner mes restes pour le reste de la journée. Bien qu’ensanglanté comme je l’ai souligné, les monos ne s’émurent guère de mon sort et se contentèrent de me donner un pansement quand ils virent débarquer mes restes, en retard du groupe.

Que dire d’autre ? Bien entendu, les huit autres (surtout la fille au vernis violet, le scout et la brute en casquette, les instigateurs) nièrent tout acte de torture. Version officielle, je m’étais blessé tout seul comme un grand. La joie de me jeter comme une andouille moyenne toutes paumes devant sur des planches à clous, bien sur. Ceux qui me connaissent savent bien que je suis un gros cochon masochiste. Depuis c’est pire, je me suis mis au Bondage-Barbelé, au Mammouth-Uke-Fucking et à rouler des patins à des marteaux-pilons en marche. Bad is goude.

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Justice proportionelles Aristotelicienne bafouée.

Sans dec, je n’ai même pas cherché à me défendre. Qui m’aurait cru ? Tout le monde SAVAIT que je m’étais fait latter. Personne n’en pipa jamais mot.

Le camping qui suivit ma torture fut un moment de grâce. J’eus la chance immense d’être ignoré par tout le monde, puisque éclatèrent des bastons généralisées au motif que machin avait mal monté la tente de truc et que bidule avait mal cuit les chamallows de trucmuche****. Dans l’histoire de la « tente mal pliée », le mauvais plieur eut même le nez pété par le scout, donc les principes chrétiens semblaient définitivement se résumer à remercier Dieu avant chaque bouchée. Pour le reste, il avait un comportement à mi chemin entre Torquemada et John Rambo. Voire même John Matrix, tiens. Ou Jim Jones.

Du reste de cet ersatz de camp disciplinaire inspiré des vertus chantantes des camps du Pathet Lao, je n’aurais pas grand-chose d’intéressant à raconter. Ou plutôt si, mais il en faudrait des dizaines de pages.

 

En guise de sinistre épilogue, je raconterai le jeu de la mort ou ma cicatrice à la paume droite s’est agrandie pour laisser l’indélébile trace blanche que je porte encore six années plus tard.

C’était l’avant dernier jour. Les organisateurs avaient inventé un jeu de poursuite dans le centre commercial de La Plagne où une équipe devait en intercepter une autre et pratiquer sur les prisonniers des fouilles au corps (je n’invente rien !) pour retrouver un message caché planqué par les attaquants. Autant dire que tout le monde planquait ses fringues dans ses sous-vêtements histoire d’être bien sur que ça tourne mal (haha j’ai mis le papier dans mon soutif, Zali, viens le chercher, Zali, histoire que je gueule et qu’on voir quelle version sera la plus crédible !). Dans ce jeu, pour une fois j’avais un avantage : à l’époque je pratiquais (un peu) l’athlétisme et donc je courrais assez rapidement. Je fus donc débauché comme sprinter pour la fin du parcours, pour passer les derniers gardes ennemis (la Fuite, toujours la Fuite, vous voyez !). Le jeu était en théorie non violent, mais ce concept dépassait la perception de celui qui me fit finalement face. Le titan de la colo, l’homme le plus fort du camp que j’ai décrit au début. Celui qui protégeait des petites frappes comme le nain au couteau.

Au lieu d’une simple interception pacifique, j’eus droit à un plaquage de type Tongo-Samoan qui envoya mes os se broyer sur le sol plein de graviers de la place commerciale de La Plagne.

J’ai déjà parlé des réflexes qui font foutre les fragging mains en avant ? Tout ça pour éviter que ça soit le visage qui morfle ! Ha ha, cons de réflexes ! A l’époque, mes mains étaient vachement plus belles que mon visage. Et pourtant, ce furent dans ma blessure à peine cicatrisée qu’allèrent s’empiler les gravillons montagnards.

J’eus un moment unique de triomphe. Un moment jouissif. Le bras couvert de sang, l’arcade dégoulinante elle aussi, le t-shirt déchiré, je remontais, un sourire figé, l’allée qui menait à la colo. Sur mon passage, tous devenaient blancs, surtout les monos qui imaginaient déjà leur casier judiciaire prendre du volume. Je fus amené à l’infirmerie (comprenez une cuisine avec une trousse contenant un tube vide de mercurochrome et un cachet d’aspirine) sous les scrutations livides de tout ceux qui avaient quelque chose à se reprocher, c'est-à-dire à peu près tout le monde.

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Un Epilogue plutôt 08265960159411

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Je vais terminer sur une note particulièrement sombre, malgré le ton de gaudriole de ce texte que j’ai mis 6 années à écrire. J’ai conservé les noms sur un papier de ceux et de celles que j’ai considéré comme les pires parmi les pires de cette colo.

Un jour, je leur demanderai des comptes.

Je ne sais pas encore quand, ni comment, mais j’irais au moins leur poser une question, et au besoin devant toute leur petite famille et leur petite vie insouciante : POURQUOI ?

 

 

 

 

*Il priait à chaque fois qu’il mangeait. C'est-à-dire que à 16H, il sortait un bout de brioche de son sac et récitait pieusement un bénédicité avant de le bouffer. Fiew.

** J’avais plein d’idées de vannes sur Frantico en fait, mais je sais pas, en fait, ça passe pas bien à l’écrit et je suis certain que ça va troller encore, putain mais qu’est-ce qu’on s’en fout de Frantico, tout le monde sait qu’en vrai c’est Lewis Trond*bruit de revolver*. En plus à l’époque Frantico existait même pas. Ni les blogs. Vache, ça doit être l’astérisque la plus inutile depuis que ce concept a germé dans l’esprit inventif d’un moine distrait.

*** Attention on entre dans du Platon Authentique, là, les mecs. Hannnn, comment c’est du sérieux !

**** Ca faisait longtemps que j’avais pas mis une astérisque.

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Commentaires
E
Pauvre de toi :/<br /> <br /> Les tortures en colo, j'ai connu aussi (comme les tortures en collège).<br /> <br /> Sauf que moi, bin j'suis une fille.<br /> <br /> ...<br /> <br /> *Lourd silence*
D
genial, j'ai 17 ans, je dois aller en colo, je suis aimée des types de mon age, je suis vachement motivé pour y aller. :(
S
Atroce. C'est presque beau que tu t'en sois tiré sans une fracture ou quelque chose de plus grave.<br /> <br /> En tout cas, je trouve courageux que tu les aies envoyés chier de la sorte. Tu ne t'es pas laissé faire, et tu t'es montré fort. C'est admirable.<br /> <br /> Je crois que je n'enverrai jamais mes enfants en colonie.
K
Ton histoire est... terrifiante.<br /> <br /> Y a pas d'autre mot.<br /> <br /> J'ai aussi été en colo. Je n'ai pas été brimée comme toi (faut dire aussi que si les petit(e)s con(ne)s de la colo s'étaient vraiment attaqués à moi, ils auraient eu bien mal, vu que j'étais la plus vieille du lot et pas la plus légère), mais ce sont surtout les moniteurs qui m'ont le plus ennuyée... Y en avait un, dès qu'il te voyait lire un livre (tout neuf que tu avais amené exprès pour la colo), c'était comme s'il croyait que ça allait te brûler le cerveau, et hop, il te l'arrachait et l'envoyait voler à travers la pièce (et sa propre fille qui faisait partie des élèves de la colo pissait TOUTES les nuits dans son lit, et on comprenait pourquoi en voyant son père), sans parler d'une des monitrices qui... bref, je m'arrête là, ça ne m'avancerait à rien d'en parler.<br /> <br /> Malheureusement, je n'ai pas gardé leurs noms (je t'admire pour ça... aaaah, si seulement j'y avais pensé quand j'étais en seconde !), je ne me souviens plus guère des détails (j'avais douze ans et quelques à l'époque)... en tout cas, ça a été ma première et unique colo, et JAMAIS je n'ai voulu revivre pareille expérience (et pourtant, c'était bien gentil par rapport à une colo d'ados telle que tu la décris).<br /> <br /> En tout cas, une chose est sûre : je n'enverrai jamais mes futurs enfants en colo. Jamais.
Z
Ouais les facteurs et les agents des télécoms :)<br /> Qu'ils soient tous foudroyés en enfer (sauf moi. Et fred aussi, il a rien fait de mal).
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